


Le parfum de l'exil, c'est l'odeur de la cuisine de ma grand-mère.
Safran, riz sur les tapis, un Iran lumineux avant la Révolution trahie. Elle a suivi mon grand-père en France, persuadée qu'elle reviendrait. Elle n'est jamais revenue.
3000 ans plus tôt, en Crète, une princesse déchirée entre l'appel de la liberté et l'amour de sa terre, de son frère devenu monstre du pouvoir : le Minotaure.1966, Téhéran. À l'aube des premières contestations contre le Shah, Babajun raconte à ses enfants un mythe ancien : le fil d'Ariane.
Soraya s'insurge : pourquoi partir ? Quand on aime sa terre, on reste. On brûle avec elle.
D'un temps à l'autre, les mêmes tyrans dressent leurs labyrinthes : Minos, le Shah, les mollahs. Tous forcent à l'exil.
Alors les siècles se superposent. Palais grec, salon iranien : deux femmes, deux cultures, un seul Thésée, et entre ses mains un fil — celui d'Ariane, celui de l'exil, celui des coeurs laissés derrière.
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