C’est sur un décor rose bonbon dépouillé que tout se joue. Que l’univers d’un jeune couple se dessine et que son cycle de vie –et de mort- prend place. D’une rencontre coup de foudre aux premières engueulades, en passant par l’amour effréné de Jeanne pour Arthur et d’Arthur pour Jeanne, celui qu’ils vivent et celui qu’ils font, jusqu’à l’abnégation totale dont cet amour sera la traduction, Oublie-moi n’est pas une simple histoire d’amour. C’est-à-dire de vie et de fin de l’amour.
Cette histoire touche, car elle fait entrer la maladie dans la vie de gens que l'on connaît, de près ou de loin. Les protagonistes ne sont pas nos parents ou nos grands-parents : ils sont jeunes, ils sont beaux et ils sont de notre époque. Ils ont tout, à commencer par une appétence pour les grands tubes de notre jeunesse (« We are young », leur chanson, résonne comme un écho à la vie tout au long de la pièce). Mais voilà : on est tous égaux devant la maladie d’Alzheimer. Si l'on est pas seul car « Ma chance c’est de t’avoir » lui lâche-t-il, dans un sursaut de conscience.
« Oublie-moi », c'est une belle pièce d’amour qui donne envie d’aimer. Une pièce de vie
qui donne envie de vivre. Du théâtre rare, porté par des comédiens
exceptionnels dont c’est la pièce puisqu’ils l’ont aussi créée. Une complicité
qui se lit jusqu’à la fin et donne envie au public de rire et de pleurer, une fois le rideau tombé.
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