L’installation au mahJ de Raphaël Denis est une réappropriation mémorielle du fonds du marchand d’art Paul Rosenberg, victime des spoliations nazies. L'artiste-chercheur explore la question des spoliations d’œuvres d’art survenues en France pendant la Seconde Guerre Mondiale depuis presque une dizaine d’années, à travers un ensemble d’installations nommées de Loi normale des erreurs.
Peu de temps avant l’armistice du 22 juin 1940, le célèbre marchand d’art Paul Rosenberg (1881-1959) loue le coffre-fort n° 7 de la Banque nationale pour le commerce et l’industrie de Libourne, en Gironde, afin d’y entreposer 162 tableaux. De nombreuses autres œuvres avaient été précédemment cachées à Tours et à Floirac. Paul Rosenberg pensait mettre en sécurité les dernières œuvres de sa galerie parisienne – installée au 21, rue de la Boétie – avant de s’exiler aux États-Unis.
L’installation de Raphaël Denis constitue un jalon dans un projet plus large sur la spoliation des œuvres d’art sous l’Occupation. L’artiste a conçu ces volumes à l’occasion de l’exposition « Paul Rosenberg, marchand de tableaux spolié sous l’Occupation » présentée au Centre Pompidou de mai à septembre 2019. Il y compile, dans l’ordre chronologique de leur prise de vue, l’ensemble des œuvres photographiées à la demande du galeriste dans le cadre de son activité dans l’entre-deux-guerres jusqu’à son départ en 1940. L’existence de ces images a été déterminante pour la restitution des œuvres qui lui avait été spoliées.
Fonds Rosenberg, les années parisiennes est installé au 2e étage du musée, à la fin du parcours permanent.
Acquisition de la Fondation PromahJ avec le soutien du groupe « Tout autour du mahJ » et de la galerie Sator.