Le pont Saint-ange accueillera, du samedi 15 juin au dimanche 29 septembre 2024 deux séries de photographies de l'artiste multimédias Thomas Mailaender : « Wrong Photography » et « Extreme Tourism », en écho à l'exposition « Thomas Mailaender — Les Belles Images », présentée à la MEP du 12 juin au 29 septembre
Artiste multimédia basé à Marseille, Thomas Mailaender poursuit de nombreuses recherches visuelles par l’utilisation de techniques photographiques diverses mais aussi par l’ajout de matériaux singuliers sur une multitude de supports. Ses installations, souvent monumentales, questionnent la place de l’image et sa matérialité dans nos sociétés par l’incorporation de photographies trouvées sur Internet, dans les brocantes et des marchés aux puces.
Les images présentées sur le Pont Saint-Ange témoignent de pratiques amateures rendues possibles par l’essor croissant d’Internet. La série « Wrong Photography » a la particularité de présenter des prises de vue manquées par leurs protagonistes. Un appareil photo immergé par erreur dans l’eau, des photographes imprudents face à la férocité d’un ours ou une cachette peu discrète pour réaliser le meilleur cliché… les images se concentrent sur ces photographes en action : une réflexion décalée, drôle et vivante sur la photographie en tant que medium. Constituées de manière typologique, ces clichés présentés dans un cadre coloré témoignent de l’appropriation d’images à l’ère du digital. Nous obligeant à aiguiser notre regard, les erreurs et les incohérences qui en ressortent font de l’esthétique du « raté » une source principale d’inspiration.
En 2011, Thomas Mailaender fait la découverte d’un photographe spécialisé dans les clichés d’éruptions volcaniques, qui réalise pour ses clients des photomontages à partir de ses images des volcans les plus dangereux du monde. Cette rencontre inspire à l’artiste cette série de mises en scène triviales de lui-même dans des situations extrêmes. Les oeuvres plongent le·a spectateur·ice dans un sentiment contradictoire : en s’affranchissant des conventions classiques par l’usage du photomontage et des logiciels de retouches, Thomas Mailaender questionne le rôle de la photographie dans la diffusion et la légitimation de ces représentations visuelles.
Depuis son ouverture en 1996, la MEP est la première institution française dédiée à la photographie sous toutes ses formes. Sa programmation consacrée à des artistes de renommée internationale comme à des photographes et vidéastes émergents, met en lumière la diversité des approches artistiques propres au medium. Rassemblant une importante collection de photographies et de vidéos d’artistes à partir des années 1950 et l’une des plus grandes bibliothèques spécialisées en Europe, la MEP est une référence sans égale à Paris. Ce véritable lieu de vie, ouvert et accessible à tous·tes, incarne la vision d’une photographie en résonance avec notre époque, marquée par le décloisonnement des sujets, l’hybridité des formes et les relations qu’elle entretient avec d’autres disciplines telles que les beaux-arts, le cinéma, la mode, la littérature et la performance.
Exposition Thomas Mailaender - Les Belles Images, présentée à la MEP du 12 juin au 29 septembre 2024.
Dans le cadre du projet d’aménagement de la promenade urbaine Barbès Stalingrad, au-delà des travaux d’amélioration de la voirie, de l’éclairage et de la circulation des piétons, plusieurs nouveaux usages urbains ont été imaginés : testeurs de commerce d’économie sociale et solidaire à Stalingrad, projet agricole sur le pont enjambant les voies de la Gare de l’Est, espace vélo à la Chapelle, comptoir du marché à Barbès, propositions artistiques dans le cadre du projet Embellir Paris…. Ainsi, sur le pont Saint-Ange où vous vous trouvez, qui enjambe les voies de la Gare du Nord et ouvre la vue au-delà de Paris, est installé un espace d’expositions constitué d’une cinquantaine de « cadres », au sein desquels sont programmés des projets de création contemporaine, notamment de photographie, ou des projets retraçant l’histoire, l’identité, la personnalité des quartiers traversés par la promenade : Barbès, la Goutte d’Or, la Chapelle, Stalingrad. Ces quartiers, reliés par le viaduc du métro, accueillent en effet depuis le 19e siècle les populations du monde entier, leurs cultures, leurs espoirs, leur énergie. L’espace se déploie sur les grilles nord et sud, parce qu’il s’agit aussi d’inviter les parisien·ne·s à « traverser ».