Le festival Bien fait ! revient pour une 8e édition qui marque la rentrée danse. Cinq plateaux partagés ouverts à l’émergence et aux compagnons artistiques de toujours, pour voyager dans l’univers signé de chorégraphes soutenus par micadanses. Sérieusement drôle. Gaiement bizarre. Abstraitement concret.
▶︎ Olivier RENOUF, S.Perché (avant-première)
Au son d’une note de guitare, un homme porte une structure de bâtons articulés. Il la porte, la traîne et trace des sillons concentriques sur le sol. Homme-insecte, homme-sculpture, homme-arbre enfin, son squelette désarticulé se métamorphose, s'hybride en figures inspirées des sculptures de Germaine Richier. Gravité d'un corps fait de bois, marionnette géante, métaphore des corps inanimés. L'homme porte ce corps comme un symbole, pour prendre soin de cet arbre, prendre soin du vivant.
▶︎ Erika ZUENELI & Laura SIMI, Saraband (première française)
Au départ, la sarabande. Danse ancienne au rythme et aux pas codifiés, dont la musicalité puise dans le répertoire baroque et médiéval, danse interdite par l’Inquisition d’Espagne, danse enseignée par le diable aux sorcières au moment du sabbat. Reprenant la trajectoire de ce motif ayant évolué au gré des turbulences de l’histoire, Laura Simi et Erika Zueneli inventent leur propre sarabande en investissant le corps comme épaisseur de temps, de motifs, de forces et de souvenirs. Saraband devient rituel pour célébrer la danse comme pratique créatrice d'utopies.
réserver
▶︎ Frédéric WERLÉ, My choreographic suitcase ou ma dernière révérence (création)
Sémiologie personnelle du corps dansant, mémoire charnelle des mouvements perdus. La danse serait-elle le sujet dont Frédéric Werlé est l’objet ? Valoriser ses déchets chorégraphiques, ce qui reste dans la mémoire, après des années d’un oubli nécessaire pour passer d’une danse à l’autre. Recycler des idées non concrétisées, transformer, malaxer, des projets non aboutis comme : trouver 52 manières d’entrer sur scène, 47 manières de sortir du plateau, la danse du chevalier d’Eon, ou jouer à la princesse de Clèves. Un pot-pourri pour passer à autre chose.
▶︎ Ashley CHEN et Pierre LE BOURGEOIS, Dégringolade ou l'Art de rester debout (avant-première)
Bercé de notes lyriques romantiques qui glissent vers des sons plus alternatifs, Dégringolade ou l’art de rester debout est un dialogue complice, un récit en mouvement de l'histoire de deux carrières artistiques contemporaines, une interrogation sur le sens de la performance.
réserver
▶︎ Claire DURAND-DROUHIN, Duos improbables
Avec ces duos à géométrie variable se dessinent des alliances de corps inhabituelles qui défient les normes et créent une esthétique singulière. Claire Durand-Drouhin cherche, à travers une constellation de personnes dissemblantes, ce rapport insoupçonné et fusionnel où l’étrangeté pousse à l’osmose. Virtuoses et autodidactes du mouvement en situation de handicap se mêlent pour faire jaillir l’alchimie du spectaculaire et du modeste. En ressort une empathie à l’égard de tous les corps.
> avec le soutien de l'OARA
▶︎ Thomas CHOPIN & Simon TANGUY, Je voyais ça plus grand
Dans ce seul en scène, le danseur excentrique Simon Tanguy, alias Simon Tant Pis nous raconte son histoire d’artiste chorégraphe en crise. Avec autodérision et humour, celui-ci nous livre ses échecs, ses succès et ses ambitions jusqu’à une explosion anarchiste. Une épopée chorégraphique et fantastique puisant dans le stand-up, la danse et le cirque. De la loose à la grandeur, du rêve à l’acceptation de soi.
réserver
▶︎ Rémi ESTERLE, HUG
À l’enlacement du quotidien, statique et éphémère, le tango donne l’alternative du mouvement. Une mobilité permettant à l’étreinte entre deux corps de perdurer, donnant la sensation que ce moment de fusion pourrait ne jamais connaître de fin. HUG donne à partager cette expérience intime dans toute son intensité : sur un tapis roulant, deux interprètes évoluent, enlacés dans un tango parcourant un espace sans fin.
> avec le soutien du Paris Réseau Danse
▶︎ Léa VINETTE, Nox
Une jeune femme vit seule dans un espace froid d'une blancheur éclatante. Peu à peu, l’obscurité apparait. Anxieuse et intriguée par ce phénomène qui absorbe progressivement son monde, elle se sent disparaître, perdre les frontières de sa propre identité et glisser vers une multiplicité de l'être, plongée dans des états physiques contradictoires. Dans ce premier solo, Léa Vinette recherche la virginité et la puissance du corps, un corps sensoriel primitif, chargé d'une violence gracieuse. Nox est une tentative pour comprendre comment l'obscurité ouvre nos portes à la perception et à l'introspection.
> avec le Centre Wallonie Bruxelles
réserver
AVEC LE FESTIVAL JERK OFF
▶︎ LAM & KRASTEV & ZAGARI, ON / Opus III
ON / Opus III résonne comme autant de tentatives de s’extraire du sol et de rester en flottaison, en se défiant et en jouant de la gravité. Les forces centrifuges altèrent les positions des corps qui se figent en ascendance puis fondent dans la verticalité. Loin de l’univers spectaculaire du pole dance, mais avec une physicalité extrême, les corps se ritualisent dans la rotation. Une expérience métaphysique, hypnotique et extatique.
> avec le soutien du Centre culturel suisse. On Tour
▶︎ Sarah BALTZINGER & Isaiah WILSON, MÉGASTRUCTURE
Duo montant de la scène franco-luxembourgeoise, Sarah Baltzinger et Isaiah Wilson explorent ici avec intensité et radicalité la question du couple. Ils tissent avec curiosité la trajectoire de deux corps en constante cohabitation, dont le mouvement forme d’étranges et périlleuses associations. Tel un puzzle dont les pièces sont constamment démontées, recherchées, testées et réinventées, le duo se déploie sans musique et sans décor, poussant à questionner ce qui fait spectacle. Dans une énergie percussive, les corps génèrent une musicalité naturelle, à fleur d'intimité.
réserver
▶︎ Temps suspendus#4
L'eau et la danse, photographies de Laurent Paillier
entrée libre pendant toute la durée du festival