Historiquement liés à la montée en puissance de Born Bad Records, dont ils furent la toute première sortie, les membres de Frustration font figure de grands frères bienveillants de toute la scène indé française.
Si l'excitation qui entourait le retour du garage commence à s’essouffler à force de copulation du genre avec lui-même, l'excitation est toujours là, comme au premier jour, à l'heure d'écouter "Empires Of Shame", le troisième album de Frustration. Après avoir concassé des montagnes entières sur "Relax" et défriché pleins de continents de forêts vierges avec "Uncivilised", le quintet se propose de terraformer Mars par projection d'énormes morceaux de banquise, avec cet opus qui se présente, dans un premier temps, comme un retour au froid et à l'antipathie – celle des punks à costumes douteux qui prenaient des noms de capitale polonaise.
Frustration est un lion d'âge adulte qui n'a pas du tout l'intention de finir en descente de lit, et de subir les injures du pot de chambre. Il paraît que des roquets dont tout le glapissement ne porte que par la grâce de l'amplificateur médiatique, et qu'on désarmerait tout à fait en leur ôtant leur MacBook, continuent de parler du bon temps d'avant.