Avec Rigoletto, Verdi confirme le nouveau tournant amorcé dès Luisa Miller. Après des opéras épiques comme Nabucco, il s’attache maintenant à explorer la psychologie de ses personnages. L’efficacité théâtrale n’en demeure pas moins au cœur de ses préoccupations. Verdi condense le drame initial de Victor Hugo, le parsème d’airs à succès comme « La donna è mobile », et tient le spectateur en haleine jusqu’à la conclusion tragique. L’adaptation de la pièce de Victor Hugo se heurte d’abord aux foudres de la censure. La musique apporte néanmoins la respiration nécessaire, avec des mélodies facilement mémorisables comme Verdi en a le secret. L’angoisse permanente du Wozzeck de Berg (créé en 1925) est encore loin ! Rigoletto est sans doute l’opéra de Verdi qui compte le plus de « tubes » (autre point commun avec le Don Giovanni de Mozart), avec entre autres les airs « La donna è mobile » et « Questa o quella » du duc, ou celui « Gualtier Maldè... Caro nome » de Gilda.
13:00