Vous voulez découvrir le musée de la Musique de la Philharmonie de Paris d’une manière originale ? Testez la visite chantée de la drag-queen Élysée Moon. On a pu se glisser dans le public et on a adoré !
La visite est menée par Élysée Moon, drag-queen, fruit de la métamorphose du ténor Grégoire Ichou. Chanteur lyrique de formation, ce dernier est aussi guide conférencier et diplômé d’histoire de l’art et de médiation culturelle.
Avec cette visite chantée, l’objectif est de questionner le genre en plongeant dans l’histoire de la musique, autant à travers ses œuvres, ses compositeurs – ou compositrices parfois oubliées – que ses instruments exposés dans le musée de la Musique de la Philharmonie de Paris (19e).
Élysée Moon, maquillage flamboyant et robe scintillante, juchée sur de hauts talons, arrive telle une boule à facettes, clin d’œil à l’exposition « Disco, I'm Coming Out », présentée à la Philharmonie jusqu’au 17 août. La visite débute par un morceau d’Augusta Holmès, « Ne nous oubliez pas ». Un choix symbolique pour cette visite qui nous fera découvrir de nombreuses figures féminines mises de côté dans l’histoire de la musique. Car Augusta fut l’une des premières femmes jouées à l’Opéra de Paris, compositrice disciple de Wagner, mais tomba dans l’oubli après sa mort, en 1903. De quoi donner le coup d’envoi musical de cette promenade pas comme les autres.
Car il faut dire qu’Élysée Moon déborde d’énergie ! De Pomone, de Cambert et Perrin, considéré comme le premier opéra français, à l’opéra-comique Fleur d’épine, de la compositrice Marie-Emmanuelle Bayon, dite Madame Louis, en passant par la cantate Hebé, du compositeur André Campra, notre guide pas comme les autres nous montre l’étendue de son talent… et de ses connaissances !
On gardera un souvenir particulièrement ému de son interprétation de « Che si può fare », de la compositrice Barbara Strozzi, qui, dans la Venise du XVIIe siècle, s’imposa comme l’une des principales compositrices et chanteuses de la période baroque. Mais le clou du spectacle se cache à la fin, avec une magistrale interprétation de « I Am What I Am », popularisée par Gloria Gaynor. Avec la version qu’Élysée Moon interprète sur un arrangement au clavecin, la ténor drag-queen démontre que la musique peut se jouer des codes, inventer de nouvelles formes et ainsi brouiller les frontières de genre. Bravo !
On vous conseille vivement de prolonger l’expérience en déambulant dans ce musée de la Musique qui possède l’une des plus belles collections d’instruments au monde, du Moyen Âge à nos jours. Près de 1 000 instruments et objets d’art sont présentés ici, sur les 8 000 que possède le musée.
Bon à savoir : un musicien différent, spécialiste d’un instrument, est présent à certaines dates pour accompagner la visite du musée.
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14:00- 15:15