Explorer
On a vu et on s'est passionné… pour l'exposition « Illusions (conjugales) perdues »
On a vu et on s'est passionné… pour l'exposition « Illusions (conjugales) perdues »
On a vu et on s'est passionné… pour l'exposition « Illusions (conjugales) perdues »

On a vu et on s'est passionné… pour l'exposition « Illusions (conjugales) perdues »

Maison de Balzac
mer. 15 janv. 2025 - dim. 30 mars 2025
Prix à découvrir

Description

Avec cette nouvelle exposition, la Maison de Balzac aborde, grâce à la plume de l’écrivain et aux crayons de dessinateurs contemporains de Balzac, le thème du mariage au XIXe siècle. On l'a visitée, on vous raconte pourquoi elle nous a passionnée !

De quoi ça parle ?

Sans être féministe au sens actuel du terme, Balzac est en son temps le seul écrivain qui manifeste de l’empathie pour les femmes blessées. Il évoque des thèmes que la littérature mettra parfois plus d’un siècle à admettre, comme la nécessité d’une entente charnelle dans le couple, les conséquences sur la vie sentimentale de l’ablation d’un sein, le viol conjugal…

La modernité de sa pensée sur des sujets qui restent hélas toujours actuels, apparaît à travers des citations qui rythment l’exposition.

Celle-ci évoque plus particulièrement le mariage qui, au XIXe siècle, est souvent déterminé par des considérations sociales ou financières. Le résultat presque toujours funeste de ces unions arrangées est présenté sous un jour ironique par les dessinateurs de l’époque comme Victor Adam, Honoré Daumier, Gavarni, Grandville, Henry Monnier, Émile-Charles Wattier, et par la réflexion d’Honoré de Balzac.

L’avis de la rédaction

« Nous sommes, nous femmes, plus maltraitées par la civilisation que nous le serions par la nature. Hé bien, le mariage, tel qu’il se pratique aujourd’hui, me semble être une prostitution légale ». Non, ces mots ne sont pas tirés d’un livre de Mona Chollet, d’Annie Ernaux ou de Virginia Woolf mais bien d’Honoré de Balzac, dans son roman La Femme de trente ans.

Si l’exposition ne se trompe pas de propos - entendez ici qu’il ne s’agit pas d’observer l’œuvre de Balzac en tombant dans le piège de l’anachronisme - elle montre en revanche combien il a porté, tout au long de sa carrière, un regard empathique sur les femmes de son époque. Par un habile jeu de miroir, confrontant certains passages tirés des romans de La Comédie Humaine aux dessins et caricatures de ses dessinateurs contemporains, le parcours d’exposition met en lumière la modernité de sa pensée.

Une exposition qui confronte texte et image

La scénographie s’ouvre d’ailleurs sur Les Français peints par eux-mêmes, une encyclopédie morale visant à catégoriser (avec humour, même si l’on rit jaune devant certains écrits) les différents types sociaux dans la France du XIXe siècle. Un tableau qui, s’il a pour but de classifier les hommes - mais surtout les femmes selon leur métier, rang social, désirabilité et vertu - se charge plutôt de répandre les mœurs à adopter pour satisfaire le regard masculin. Le ton est donné !

Ce recueil, illustré par Governi, permet de comprendre combien Balzac, à travers ses romans, s’est différencié dans sa façon de voir les femmes, et surtout de les comprendre. Pour la première fois, les héroïnes féminines sont humanisées : les voilà enfin faites de chair, de passion, de désir, comme sa Béatrix.

Balzac, un auteur qui échappe à la vision patriarcale portée sur les femmes de son époque

« Nous autres jeunes filles françaises, nous sommes livrées par nos familles comme des marchandises » (Modeste Mignon), « J’avais été séduite par ce qui perd tant de jeunes filles, par un homme nul, mais de formes agréables. Le mariage effeuilla mes espérances une à une » (La femme de trente ans) ou encore « Ne commencez jamais le mariage par un viol » (Philosophie du mariage) : sans être féministe, Balzac a su coucher sur papier la justesse de leurs mots et le poids de leurs maux. Il est alors devenu le porte-parole de toutes ces femmes usées, méprisées, violées, délaissées, en interrogeant notamment la prison que constitue le mariage, dans une société où leurs droits étaient sous le joug du code civil.

C’est ainsi que, bien des siècles avant les premiers écrits féministes, les notions de consentement, de prostitution légale ou encore d’égalité sont évoquées. Un regard éclairé que l’écrivain doit aux nombreuses heures qu’il a passées à observer les femmes, à les entendre et à les comprendre dans leurs silences. Et c’est aussi fascinant que troublant, tant sa plume, en décrivant leurs douleurs, semble résonner encore aujourd’hui dans nos luttes contemporaines pour l’égalité !

Communauté

8 personnes ont répondu

Toutes les offres

Ces prix incluent les frais de services appliqués par les distributeurs.

Horaires disponibles

09:00- 17:00

Prix à découvrir
Chez

Aux alentours

Retrouve tous les événements aux alentours grâce à notre carte interactive !

Wander map with events
Explorer

Événements similaires

Une newsletter à votre image

Recommandations personnalisées, actus, interviews etc. Inscrivez-vous à notre newsletter pour ne rien rater de la scène artistique et culturelle !