Derrière l’histoire de l’immigration se cachent avant tout des individus aux trajectoires uniques. Et c’est à ces vies que le Palais de la Porte-Dorée dédie sa nouvelle exposition que l’on vous recommande absolument.
Chaque vie est une histoire propose d’abord une déambulation artistique et poétique à travers un ensemble d’œuvres monumentales, inspirées du Palais de la Porte-Dorée (12e), et avec la collaboration des usagers, du personnel et des visiteurs de la structure.
Sur une invitation de Jean de Loisy, 13 artistes internationaux investissent les espaces historiques du lieu et inventent des créations in situ. Un parcours intime et sensible qui présente la collection du musée national de l’Histoire de l’immigration sous le prisme de l’invisibilité. Art contemporain, histoire et témoignages dialoguent pour lever le voile sur les récits, singuliers et collectifs, de l’immigration.
Charlie Aubry, Katinka Bock, Seham Boutata, Claude Closky, Teresa Fernandez-Pello, Juliette Green, Mathieu Abonnenc, Aung-Ko, Amalia Laurent, Nge Lay, Kokou Ferdinand Makouvia, Rirkrit Tiravanija et Vivien Zhang
Tout au long du parcours, nous sommes plongés dans une mosaïque de témoignages, d’hommages et de fragments d’histoires personnelles. Une lettre d’amour écrite à la main, une pièce d’échec façonnée en cachette par un prisonnier, une lettre d’expulsion détournée en projet artistique : nous voilà propulsés au plus près de ces blessures cachées, que chacun garde au fond du cœur.
À travers plus de 200 objets intimes, d’œuvres d’art percutantes, de photographies poignantes et d’archives personnelles, acquis par le musée ces vingt dernières années, la scénographie nous invite à voir l’immigration telle qu’elle l’est vraiment : une histoire profondément humaine.
Le palais s’érige ici en témoin, à la fois de l’histoire et des histoires singulières qui la composent, et donne pour l’occasion carte blanche à 13 artistes internationaux. Résultat, l’espace se réinvente, accueillant des œuvres créées in situ et explorant ses mémoires multiples : celles de son passé colonial, que l’artiste Kokou Ferdinand Makouvia appelle à « soigner poétiquement », mais aussi celles des femmes et des hommes qui l’ont traversé, habité et fait vivre toutes ces années.
C’est ainsi que cette scénographie dédoublée nous conduit au cœur d’installations monumentales et interactives qui redéfinissent notre perception du lieu. Entre hommages aux disparus, procédés cathartiques, devoirs de guérison et réappropriations culturelles, cette déambulation artistique et mémorielle fait bien plus que raconter : elle redonne vie, nom et dignité aux oubliés de l’histoire, tout en questionnant notre regard sur l’immigration, aujourd’hui plus que jamais au cœur des débats.
09:00- 16:30