Une rencontre-conférence animée par Claude Calvarin, Marie-Ange Daguillon et Dominique Adrienne Delord de l'association Histoire et vies du 10e
Comment un ancien lieu d’infamie des franges de la ville, au sommet de Montfaucon, est-il devenu la vaste place parisienne d’aujourd’hui ?
Au seuil de la Révolution, Montfaucon se transforme : le gibet n’est plus, la voirie, réceptacle des déchets parisiens, se déplace au pied des Buttes-Chaumont. Un amphithéâtre s’installe, où les spectateurs peuvent assister au « Combat du Taureau & d’autres animaux ». La barrière du Combat encercle l’arène laissée à l’extérieur de la capitale. Les sanglants combats d’animaux prennent fin en 1850, mais le nom de Combat reste attaché au site.
En 1860, Paris s’agrandit. Que devient le nouveau carrefour parisien, dans un environnement ingrat où personne ne s’attarde ? Au début du XXe siècle, le métro surgit dans le paysage de l’un des derniers champs de bataille de la Commune. La station, puis la place, prennent officiellement le nom de Combat. Les fédérations syndicales s’établissent dans ce quartier industrieux et populaire. Des utopies sociales, des expériences humaines et artistiques traversent le « magnifique quadrilatère » de l’avenue Mathurin-Moreau, comme l’Université ouvrière, l’exposition anticoloniale de 1931 ou le bureau de recrutement des Brigades internationales à partir de 1936.
Le résistant Pierre Georges, un voisin du boulevard de la Villette, entre dans l’histoire sous le nom de Colonel Fabien. La place porte son nom depuis 1945. L’architecte Oscar Niemeyer la redessine en lui apportant audace et liberté dans un bâtiment tout en ondulation, se substituant à la Maison des Syndicats en 1971. La place de tous les combats porte désormais sa marque.
Une rencontre - conférence organisée par Histoire et vies du 10e
15:00- 17:00