Une rencontre à trois voix : celles de Lune Vuillemin, pour "Border la bête" paru début 2024, de Selim-a Atallah Chettaoui pour "Au pieu" à paraître le 14 février, et de leur éditeur, Benoît Verhille.
" Littérature & société. Roman, récit, poésie, essai, … autant de genres qui ne sont plus mentionnés sur nos couvertures. Les auteurs et les autrices avec lesquel·les nous cheminons, le plus souvent, s’en affranchissent. C’est ce mouvement, cette inventivité que nous nous plaisons à accompagner. "
À propos du livre : D’abord, il y a la rencontre avec Arden et Jeff – cette grande femme aux mains d’araignée et cet homme à l’œil de verre –, alors qu’ils tentent de sauver une orignale sur les berges d’un lac gelé de l’Ontario, au Canada. Touchée par cette rencontre, notre narratrice décide de les suivre et de rester avec eux dans le refuge dont ils s’occupent, soignant les animaux blessés.
Au cœur de cette nature marquée par les saisons, où humains et non-humains tentent de cohabiter, notre narratrice, suffisamment énigmatique pour que l’on puisse y trouver une part de nous-même, apprivoisera ses propres fêlures tout en apprenant à soigner les bêtes sauvages, et à écouter et interpréter les sons de la forêt et de la rivière.
Border la bête est un roman magnétique, tant par les impressions fortes que génère l’évocation sensible et incarnée des paysages, que par celles que nous procurent ses personnages aux silences éloquents et aux caractères forgés par l’existence.
À propos du livre : Réveil, café, pieuter – comme un métro, boulot, dodo en huis clos. Au pieu souligne la difficulté de se mouvoir parfois, la sensation de s’engluer dans sa propre existence. Agir n’est pas si facile quand les murs semblent se refermer sur nous, quand les obstacles semblent infranchissables… Alors on tente de
prendre de bonnes résolutions : aujourd’hui, on fait les choses bien . On se couche tôt, on mange sainement, on range, on nettoie, on arrête le café et la clope… Alors tout ira mieux, on pourra se mettre au travail, on pourra mieux faire… Mais comment tenir quand l’appel du « pieu » est plus fort ?
DE L’AUTODÉRISION AU DÉSESPOIR
Si ce texte fait bel et bien écho à une forme de désespoir, il n’en est pas moins doté de l’humour et de l’autodérision auxquels l’autrice a le plus souvent recours lorsque les émotions et l’anxiété la submergent, et que la gagne la léthargie, le sentiment d’enfermement mental, tout comme l’impression d’être piégée par un système.
Dans ce poème-fleuve emprunt d’oralité et de références pop, le lit est le lieu d’une constante tension, d’une lutte sur le fil entre un désir de mouvement et l’attractivité de l’immobilité, symptomatique de certains troubles psychiques.
La rencontre-lectures sera suivie d'une vente-dédicace animée par La librairie Le pied à terre (9 rue Custine, Paris 18e).
Délaissant les grands axes j’ai pris la contre-allée… depuis le commencement, en 2008, nous nous répétons ces mots de Fauque et Bashung comme un mantra. Ils guident nos choix vers une littérature émancipatrice.
18:00- 20:00