La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé rend hommage à l’historien du cinéma Francis Lacassin et à son livre-manifeste, "Pour une contre-histoire du cinéma", publié en 1972 et dont la suite est parue récemment aux éditions Rouge Profond. Cette sélection de films cités dans les deux tomes rend compte de la liberté d’esprit de son auteur, qui défend une cinéphilie à rebours des histoires traditionnelles de son époque.
Francis Lacassin (1931-2008) était éditeur et historien du cinéma, de la littérature populaire et de la bande dessinée. Pour tous ceux qui affectionnent le cinéma des premiers temps, il est l’un des maîtres incontestés de la redécouverte, de l’étude, de l’analyse d’une période délaissée et mal étudiée à l’époque de ces premiers travaux dès les années soixante.
En 1972, Francis Lacassin publiait une Contre-histoire du cinéma pour réhabiliter des films, des cinéastes, des acteurs et actrices qui étaient alors pour partie oubliés des histoires du cinéma traditionnelles. Ce livre-manifeste, devenu mythique, est une anthologie de ses textes édités, en rupture avec ce qui pouvait se faire dans le domaine de l’histoire du cinéma en France. L’idée d’une programmation pour lui rendre hommage s’est imposée naturellement.
De Alfred Machin (Maudite soit la guerre, Bêtes comme des hommes) à Alice Guy, de Titaÿna (Promenade en Chine) à Henri Fescourt (Rouletabille chez les bohémiens, qui sera présenté dans sa version nouvellement restaurée par la Fondation Jérôme Seydoux - Pathé), de Victorin Jasset (Les Enfants du capitaine Grant) à Marie-Louise Iribe (Hara-Kiri), De Gennaro Dini (Romanetti) à Max Linder (Le Roi du cirque) c’est une cinéphilie hors des sentiers battus qui est ici proposée, à l’inverse d’une histoire du cinéma imprégnée par la politique, l’esthétique et les grands mouvements officiels.
Ce voyage au pays de la Contre-histoire du cinéma est ainsi un parcours dans les premiers studios du cinéma en France (à Paris, mais aussi à Nice, lieu de prédilection de Lacassin, mais aussi où Alfred Machin a produit et réalisé ses films), aux genres naissants et au cinéma populaire (série B, feuilletons, films d'aventures, le cinéma d’animation et les films à trucs…), met en lumière le rôle souvent méconnu des femmes dans l'histoire du cinéma, en tant que réalisatrices, actrices, scénaristes.
Lacassin célèbre aussi le cinéma comme un divertissement, une source de rêves et d'émotions et il a été le premier à se pencher sur les séries comiques des débuts, qu’il nomme Les fous rires de la Belle-époque : en deux séances, c’est une anthologie choisie que nous avons constituée, qui s’appuie sur des centaines de titres, en sélectionnant les courtes bandes avec Titi, Rosalie, Willy, Cissy, Bout-de-Zan, Zigoto, Serpentin, Bébé, Godasse, Léontine, César, Max, Rigadin et Dandy. Autant de visages méconnus qui vous attendent sur l’écran de la Fondation Jérôme Seydoux Pathé !
25/12 21:00- 21/01 21:59