La maison de Balzac se met au parfum

Pour accompagner l’exposition « Illusions (conjugales) perdues », la Maison de Balzac a mis en place un dispositif olfactif grâce au mécénat de la Maison Givaudan. Ainsi, le musée pénètre dans la cour des musées qui intègre la médiation sensible au sein de ses murs et spécifiquement olfactive, un nouvel engagement, donner une autre lecture de l’œuvre.

Car, le parfum, les odeurs, bonnes ou mauvaises occupent une place de choix dans La Comédie humaine d’Honoré de Balzac. Ce dernier relie souvent des odeurs et des senteurs à des états d’âme ou à des souvenirs. Quelques héroïnes sont caractérisées par des parfums. Ainsi, la femme devient fleur, métaphore de vertus comme de voluptés capiteuses.

En lisant et relisant Balzac, cinq nez de chez Givaudan ont laissé libre cours à leur créativité, en imaginant des parfums originaux. Shyamala Maisondieu a composé pour Henriette de Mortsauf un parfum autour du lys, fleur à laquelle elle est associée durant tout le roman dans le Lys dans la vallée, symbole de pureté et fidélité ; bien qu’elle résiste à la tentation, elle meurt de sa passion amoureuse frustrée. Pour Beatrix que Balzac relie à la pervenche, Yann Vasnier s’est laissé inspirer par ce personnage non seulement infidèle mais qui ne s’épanouit que dans la séduction, une composition où le narcisse domine. A Honorine revient la violette, pure et secrète, cette épouse qui pourtant a également trompé son époux. Rodrigo Flores-Roux l’a interprétée à sa façon, en lui associant un accord violette, animal civette et ambre gris, autant d’oscillation entre la femme honnête et la séductrice en adéquation avec les représentations de la femme au XIXème siècle.
Pour évoquer le mariage et les couronnes de fleurs que portaient les mariées, Daniela Andrier s’est emparée de la fleur d’oranger, alors que Ashley Santiago a recomposé le volkaméria décrit par Balzac dans Voyage de Paris à Java.

Humez ces fragrances et vous vous laisserez envahir par des sensations, des images et des souvenirs et vous relirez La Comédie humaine, chaussées de nouvelles lunettes, celles des odeurs.

Dispositifs olfactifs initiés et pilotés par Véronique Prest,
Cheffe du service des publics, Maison de Balzac