En avril 2023, l’animatrice Léa Salamé a été au cœur d’une controverse sur les réseaux sociaux après avoir ironisé sur les propos de l’humoriste Artus, qui avait confié sur le plateau de Quelle époque ! avoir cessé de fumer et de boire. Cette vague d’indignation témoigne d’une évolution des mentalités, en particulier chez les jeunes générations, vis-à-vis de la consommation d’alcool.
Pourtant, la France reste l’un des pays où cette consommation demeure très élevée, constituant un enjeu de santé publique majeur : l’alcool est responsable de 49 000 décès par an (source : Ministère de la Santé). Il reste un élément central de l’identité et de la culture françaises : il accompagne les repas, célèbre les moments de convivialité et fait partie d’un patrimoine que beaucoup défendent avec ferveur. Cette tension entre une prise de conscience accrue des dangers de l’alcool et la persistance d’une culture de l’ivresse illustre les contradictions profondes de notre rapport collectif à cette substance.
Quels sont les risques, connus et moins connus, d’une consommation excessive d’alcool ? Quelles initiatives peuvent permettre de mieux informer et prévenir ? Et comment réinventer notre rapport collectif à la boisson ?
Rencontre organisée en partenariat avec l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
Interviendront lors de cette conférence :
Véronique Nahoum-Grappe est anthropologue des mondes contemporains. Elle est l’autrice de La Culture de l’ivresse : essai de phénoménologie (Quai Voltaire, 1991), Histoire et alcool (L’Harmattan, « Logiques Sociales », 1999), Soif d’ivresse (Stock, 2005) ou encore Vertige de l’ivresse. Alcool et lien social (Descartes & Cie, 2010). Outre la question de la dépendance, elle a travaillé sur la violence, les rapports entre les sexes, et a publié Esprit - Femmes en mouvements, avec Camille Froidevaux-Metterie et Irène Théry (Revue Libre) en 2021.
Nicolas Ramoz est chercheur Inserm et dirige l’équipe Vulnérabilité aux troubles psychiatriques et addictifs dans l’unité Inserm U1266 de l’Institut de Psychiatrie et Neurosciences de Paris. Ses travaux de recherches portent sur l’identification des facteurs de prédisposition des troubles addictifs au niveau de la biologie moléculaire. En prenant en compte les évaluations cliniques, psychologiques et neurocognitives des patients, et à partir d’échantillons biologiques, il cherche à comprendre les mécanismes neurobiologiques impliqués dans les addictions afin de caractériser des biomarqueurs de la santé mentale, pour proposer un diagnostic plus précoce et un meilleur pronostic.
17:00- 18:30