Les races humaines n'existent pas selon la biologie, mais le racisme existe et invente la race dans la société.
Selon les approches biologiques, il n'y a pas de frontières naturelles ou « raciales » entre les humains, mais un continuum de multiples combinaisons génétiques, en outre de plus en plus individualisées avec les migrations planétaires.
Et pourtant le racisme existe comme « naturalisation » de la domination, figeant les inégalités sociales comme « ordre naturel » des choses. Pour le comprendre, il convient de partir des contextes de l’esclavage et de la colonie qui ont inventé la fiction de la race blanche supérieure, et de décrire sa permanence voire sa résurgence dans le monde contemporain. Les personnes « racisées » se trouvent ainsi devant l’évidence d’être discriminées, ségréguées, humiliées, en fonction de leur apparence « noire », « jaune », « brune », etc.
Evoquant des situations africaines, latino-américaines et françaises, la conférence analyse un racisme qui existe à la fois comme héritage du passé colonial et comme l’un des défis majeurs de la mondialisation humaine.
Michel Agier est anthropologue, directeur de recherches à l’IRD et à l’EHESS, membre de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC). Il a notamment publié Gérer les indésirables (Flammarion, 2008) et La Condition cosmopolite (La Découverte, 2013).
17:30- 20:00