Dans ce solo puissant et évocateur, Bintou Dembélé explore l’histoire du « marronnage », cette fuite des esclaves qui parvenaient à se délivrer du joug de leurs maîtres, pour recréer des sociétés nouvelles et libres. Un terme aujourd’hui réinvesti métaphoriquement pour désigner la volonté de s’affranchir des contraintes et des normes d’un système institué.
Avec cette performance dansée - qu’elle confie à Onomo aka Meech, danseur emblématique de sa structure Rualité - Bintou Dembélé s’interroge : à quoi pourrait bien ressembler une danse « maronne » ? Prenant racine dans les rhizomes des cultures populaires d’Afrique jusqu’au hip hop, Rite de passage – Solo II s’inscrit dans une nouvelle forme de rituel.
Bintou Dembélé décrit ce voyage : « C’est deux mondes chaotiques qui se confient. […] Le silence s’invite, arrive la respiration, une adresse et le mouvement apparaît. La musique percussive convoque le sacré. […] Faire peau neuve, s’autoriser à lâcher prise dans la célébration. Le rite de passage se dessine pas à pas, invite au partage d’une expérience du déplacement, des gestes d’antan qui s’entrecroisent avec le cri du corps d’aujourd’hui. L’ombre et la lumière déploient finalement un entre deux monde du vivant et de la mort, du visible et de l’invisible, de l’arrêt et de la libération. »
Entre tremblements et jaillissements, le danseur incarne la métamorphose, invitant le public à une expérience sensorielle unique. Ce spectacle tisse un lien vibrant entre passé et présent, visible et invisible, contrainte et libération.
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