David Seifert (1896-1980) les âmes élégantes

La galerie Les Montparnos est heureuse de vous inviter à découvrir l’œuvre du peintre David Seifert. Cette exposition retrace, grâce à une sélection recherchée de près de quarante œuvres, toute la douceur et la générosité de cette peinture.

David Seifert est issu d’une famille juive aisée de Galicie, en Pologne. Il se forme à Cracovie puis en Allemagne, à Weimar et Berlin. Il découvre Paris en 1924, accompagné de sa femme Anna et de leur premier enfant Toleck. Au cœur des Années folles, en proie à la misère, il se tient à l’écart du Montparnasse festif. Dans cette époque d’une grande précarité, la tragédie vient frapper à leur porte : après la perte de leur petite fille en Pologne, Toleck, âgé de quatre ans, succombe à son tour de maladie à l’hôpital Necker. Et comme un pied de nez au malheur, Anatole naît en 1927. Il sera surnommé Toto et devient le modèle préféré de son père. 1927 est une date doublement heureuse : David Seifert est choisi parmi une trentaine d’autres peintres pour orner les colonnes de la Brasserie La Coupole inaugurée la même année. Dans ce Paris, qui se révèle aussi lumineux que difficile, la peinture est cet abri protégé, épargné par la violence et la dureté du dehors.

David Seifert quitte régulièrement la grisaille parisienne pour peindre sur le vif. Il est à la fois un peintre intimiste et un paysagiste doté d’un sens inné de la composition. Il se rend fréquemment dans l’Yonne et à Cosne-sur-Loire.Sur les traces de Cézanne, cherchant de soleil, il découvre Saint-Paul-de-Vence puis Sanary. La famille s’installe à Sanary-Portissol dans un cabanon pendant 7 ans.

De nouveau à Paris en 1937, ils logent au 73, rue Notre-Dame-des-Champs dans le quartier de Montparnasse. Le peintre fréquente assidûment l’académie de la Grande Chaumière. Durant la guerre, Anna échappe de peu à la Rafle du Vél’ d’hiv’ (1942), la famille part se réfugier à Vaudherland. En 1961, ils déménagent au 25, route des Gardes à Meudon. Leur voisin s’appelle Louis-Ferdinand Céline. Jusqu’à son dernier souffle en 1980, David Seifert va peindre, dans une facture proche du cubisme, des paysages des hauteurs de Meudon : les immeubles Pouillon, Saint-Cloud et la Seine qui entoure la grande ville.