Librement inspiré de la fiévreuse estampe de l’artiste Hokusaï, Le rêve de la femme du pêcheur, et du documentaire Les Amours de la Pieuvre de Jean Painlevé, le duo de la nouvelle artiste associée à Atelier de Paris enlace sensualité et monstruosité. Une installation-performance envoûtante.
Papilles et ventouses, langue et tentacules : Rébecca Journo tend ici un parallèle téméraire en écrivant une composition dansée qui évoque le fascinant animal marin qu’est la pieuvre, dans son caractère érotique et étrange à la fois. En référence au courant artistique japonais de l’ero guro, qui mélange les genres de l’érotisme, de l’horreur et du grotesque, Rébecca Journo conçoit un espace chorégraphique singulier, un collage d’imaginaires à l’endroit du fantasme, du rêve et du cauchemar.
La langue, organe du goût, implique tout un panel de sensations gustatives dans lequel puisent abondamment la partition chorégraphique et l’esthétique psychédélique. Pour donner à entendre de près les textures visqueuses et aqueuses, le son et le mouvement corporel interagissent en direct ; il y a là comme un concert organique, une plongée acoustique à l’intérieur des corps. Dans ce laboratoire de réactions physiques et sonores, le public assiste à l’émergence d’un geste chorégraphique et musical qui joue de l’ambiguïté entre plaisir et dégoût, poésie et monstruosité.
19:00- 20:00