Aux frontières de l’humain se présente comme un guide de survie au XXIe siècle : on y explore d’autres règnes que le règne humain, et leur point de contact avec notre espèce en voie de disparition.
Qu’est-ce qui sépare ou (ré)unit les humains et non-humains? Les frontières sont toujours plus poreuses entre les différentes espèces, mais aussi entre les corps et les machines.
Au programme en mai au Forum des images, 48 projections et 4 cours de cinéma.
À ne pas manquer, la soirée d'ouverture : projection en avant-première de Else, de Thibault Emin.
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Philosophe et primatologue américaine, Donna Haraway est une référence mondiale pour penser les hybridations entre l’organique et le cybernétique, ainsi que les rapports entre les règnes humain/animal/végétal. Elle continue aujourd’hui encore à inspirer les arts visuels, comme le témoignent les nombreux films qui résonnent avec son travail (dont Teknolust, Sayonara, Wendy et Lucy).
Le thème du devenir-machine sera exploré grâce à une large sélection, des grosses productions américaines classiques du genre tels que Matrix, A.I. Intelligence artificielle, Crash et Robocop aux productions plus indépendantes ou moins occidentalo-centrées que constituent Teknolust, Tetsuo I et II ou encore Neptune Frost.
Quant aux devenir-animal et devenir-végétal, il bénéficieront eux aussi d'un vaste panel de projections, des plus horrifiques (La Mouche, The Host, L'Île du Docteur Moreau) aux plus familières (King Kong, Didier, Kedi, des chats et des hommes).
Cette thématique sera également l'occasion de (re)découvrir sur grand écran des bijoux du cinéma d'animation comme Innocence : Ghost in the Shell 2 , Akira, Sky Dome 2123, Princesse Mononoké, ou Psiconautas.
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Sorti en 2023, Le Règne animal de Thomas Cailley a bouleversé le genre fantastique à la française.
À travers l’histoire de certains êtres humains qui se transforment en animaux, le cinéaste a tenu à explorer « cette ascendance commune qu’on partage avec l’ensemble du vivant. Ce qu’on trouvait intéressant, c’était d’effacer cette frontière, une frontière qui est artificielle, qui est inventée par l’homme, qui est une frontière culturelle qu’on a posée entre nous et tout le reste du vivant. […] À quel moment on n’est plus vraiment le semblable de l’autre ? Comment ça se passe quand on glisse vers des formes qui sont de moins en moins humaines ? ».
Parmi les films qui l’ont inspiré, Thomas Cailley a choisi de réunir Princesse Mononoké, La Mouche, L’Île du Docteur Moreau et The Host, autant d’univers éclectiques et féconds sur les métamorphoses et les rapports poétiques, sociaux, politiques entre les espèces.
Une rencontre entre Thomas Cailley et le bédéaste Jérémie Moreau (créateur de Alyte), animée par le critique et enseignant Gabriel Bortzmeyer, prolonge ces questions d’une grande actualité.
« [N]ous disons : eux, les animaux ; nous, les humains afin que demeure la frontière qui sépare l’animalité de l’humanité. »
Cette phrase de Kaoutar Harchi ouvrant Ainsi l’animal et nous a inspiré cette exposition. 100 000 pigeons ou 5 millions de rats dorment à Paris : en aquarelle, Juliette « Antigone » remplit la capitale de celles et ceux qui y vivent déjà.
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06/05 21:00- 31/05 20:59