Dans le cadre de la saison croisée France-Brésil 2025 et en partenariat avec Sorbonne Université, la bibliothèque Sainte‑Geneviève présente des ouvrages de sa riche collection de manuscrits et d’imprimés sur le Brésil.
Dans le cadre de la saison croisée France-Brésil 2025 et en partenariat avec Sorbonne Université, qui organise un colloque et une exposition intitulés « Images du Brésil : usages et réinventions d’une culture visuelle. Des gravures du XVIe siècle à la bande dessinée contemporaine », la bibliothèque Sainte‑Geneviève présente des ouvrages de sa riche collection de manuscrits et d’imprimés sur le Brésil.
Ce fonds est lié à la personnalité de Ferdinand Denis, qui a travaillé de 1838 à 1885 à la bibliothèque Sainte-Geneviève, dont il devient l’administrateur à partir de 1865. Ferdinand Denis avait vécu dans sa jeunesse au Brésil de 1816 à 1819 et a toujours gardé un profond intérêt pour ce pays. Les œuvres ont été choisies pour la qualité de leurs illustrations (gravures, dessins, cartes géographiques). Elles montrent comment, au fil des siècles, le Brésil, tel qu’il a été représenté par les voyageurs, n’a cessé de témoigner de cette puissance des images et des biais de la représentation. Leur force de questionnement continue, de nos jours, de parler à l'imagination et de stimuler la création.
Le XVIe siècle et la découverte de l’altérité des Indiens Tupinamba
L’arrivée sur les côtes du Brésil des Européens au XVIe siècle ouvre la voie à une période de troc et de commerce du bois brésil, bois de teinture très prisé des industries textiles européennes. Jean de Léry et André Thevet, futur cosmographe du roi de France, ont participé à l’épisode de colonisation dans la baie de Guanabara (actuel Rio de Janeiro) en 1555-1560. Le soldat allemand Hans Staden vécut prisonnier d’une tribu et faillit être dévoré. Les témoignages de ces auteurs sont fascinants sur le monde des Tupinamba, hommes et femmes affables, chanteurs, danseurs et rieurs vivant dans une nature édénique, mais redoutables guerriers et qui placent au centre de leur culture le rituel anthropophagique.
L’Amérique portugaise, escale sur les routes maritimes des XVIIe et XVIIIe siècles
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’Amérique de colonisation portugaise se ferme aux étrangers, qui doivent demander l’autorisation pour y atterrir ; le Brésil est, cependant, une escale importante sur les routes maritimes, vers l’Océan Indien ou vers le Pacifique en passant par le détroit de Magellan. La Condamine, lui, descend, depuis le Pérou, le fleuve Amazone jusqu’à son embouchure, en 1744, dont il dresse une carte scientifique.
L’ouverture du Brésil, une nouvelle nation à explorer au XIXe siècle
En 1808, fuyant les armées napoléoniennes qui envahissent son pays, la famille royale portugaise s’installe à Rio de Janeiro sous escorte anglaise, et déclare les ports ouverts. Les étrangers commencent à affluer au Brésil, attirés par les potentialités de ce jeune pays : expéditions de naturalistes soucieux de découvrir la nature et les populations indiennes (Auguste de Saint-Hilaire, Henri Coudreau), missions d’artistes attirés par cette monarchie tropicale et par le pittoresque d’une société mélangée ( Jean-Baptiste Debret, François‑Auguste Biard, Sébastien Charles Giraud), voyageurs cherchant à monter du négoce (Louis-François Tollenare, Henry Koster, Ferdinand Denis, comte Charles d’Ursel). Le Brésil impérial, devenu indépendant en 1822, est dans la continuité de cette période. Les livres du XIXe siècle présentés ici témoignent de ce moment que certains ont qualifié de deuxième découverte du Brésil.
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