La 12e édition du Festival Cinéma(s) d'Iran aura lieu du 18 au 24 juin au cinéma Nouvel Odéon à Paris.
Comme toujours, le cinéma iranien évolue au coeur de paradoxes
inévitables. D’un côté, une production nationale toujours soumise
à un labyrinthe de censures, d’autorisations compliquées et de
restrictions croissantes – surtout depuis le mouvement « Femme, Vie,
Liberté » qui a renforcé la pression sur les cinéastes indépendants,
et en particulier sur les femmes réalisatrices. De l’autre, un cinéma
capable, plus que jamais, de briller à l’international et de remporter
des récompenses prestigieuses.
L’édition 2025 du Festival de Cannes en a été l’illustration éclatante :
deux générations de cinéastes iraniens étaient présentes en compétition
officielle, un fait rare. D’un côté, la génération de Jafar Panahi,
récompensé cette année par la Palme d’or pour un film réalisé en
dehors des circuits officiels (Un Simple accident ) ; de l’autre, celle
de Saeed Roustaee (Woman and child ), qui accepte – au moins en
apparence – les règles imposées par le ministère de la Culture tout
en essayant de faire évoluer les choses de l’intérieur.
Ces deux approches, toutes deux représentées dans la 12e édition du
Festival Cinéma(s) d’Iran, incarnent les aspects actuels du cinéma
iranien. Un cinéma qui, malgré les obstacles bureaucratiques et les
entraves semi-légales, reste l’un des plus dynamiques et influents
du Moyen-Orient. Ses réalisateurs, qu’ils tournent à Téhéran comme
Panahi et Roustaee, ou à l’étranger comme Asghar Farhadi, suscitent
toujours une forte curiosité sur la scène internationale.
Le Festival Cinéma(s) d’Iran, fidèle à son esprit d’ouverture, propose
cette année encore un regard large et nuancé sur la production
iranienne contemporaine. Loin d’une sélection édulcorée, la
programmation se veut le reflet d’une réalité complexe, parfois dure,
mais toujours riche de créativité. Aux côtés de longs-métrages de
fiction salués comme Un homme inoffensif, Le vieux garçon, Au
coeur de la nuit, La femme qui en savait trop ou La foule, on trouve aussi des courts et des documentaires signés par une nouvelle génération de réalisatrices audacieuses comme Sarvnaz Alambeigi, Pegah Ahangarani ou Elahe Esmaili. Autant de voix qui nous aident à mieux comprendre une société iranienne pleine de contradictions, mais portée par une jeunesse talentueuse et déterminée, promesse d’un avenir lumineux.
Cinéma(s) d’Iran