Localisée surtout dans le 8e arrondissement depuis la fin du XIXe siècle, ce symbole du luxe qu’est la haute couture caractérisée par une grande division du travail, fut une industrie de main d’œuvre, main d’œuvre féminine essentiellement.
Worth, le premier grand couturier affirmait : « «Mon travail est surtout d’inventer, la création est le secret de mon succès. » Ses fils et successeurs sont parmi les fondateurs de la Chambre syndicale de la Haute Couture en 1868 qui impose de créer des modèles, de les faire exécuter dans son atelier où travaillent au moins 15 personnes, d’habiller les clientes sur mesure (avec trois essayages minimum), de présenter deux collections de 35 tenues complètes au minimum chaque année, et de disposer d’une salle d’exposition et de vente.
Jeanne Lanvin est la première à ouvrir sa maison de couture dans le faubourg Saint-Honoré en 1889. Elle multiplie les ateliers et ouvre des départements pour habiller les enfants puis les hommes.
L’entreprise emploie jusqu’à 1 500 personnes. Le personnel est très hiérarchisé et travaille dans des espaces différents : dans les ateliers les ouvrières aux salaires médiocres, dans les salons fréquentés par les clientes où paradent les mannequins à la carrière éphémère, et dans les boutiques où l’on vend les parfums et les accessoires faisant rayonner les noms de Chanel, Patou, Dior ou Cardin.
En 1991, vingt des 23 membres de la Chambre syndicale de la couture étaient installés dans le 8e arrondissement.
La conférencière : Danièle Prévost, docteur en histoire, est présidente de la Société historique des 8e et 17e arrondissements.
16:30- 17:30