C’est une drôle d’affaire, la pensée, n’est-ce pas ? » Tanguy Viel dissèque la généalogie d’un crime, analysant tous les rouages d’une manipulation jusqu’à nous placer face au der-nier rempart : la dignité d’un homme. Car à trop longtemps subir le mépris et la honte, on devient dangereux.
Martial Kermeur est un homme parmi « ceux qui ne sont rien », un cinquantenaire licencié, père divorcé, dépassé par son fils devenu plus fort et plus déterminé que lui. Mais ce velléitaire est passé à l’action ce matin et ce n’est pas rien d’écouter les taiseux lorsqu’ils prennent enfin la parole.
C’est un grand texte sur l’injustice et le besoin d’y remédier, la nécessité, encore et toujours, de réparer les vivants. Quand l’injustice est telle qu’il faut y remédier soi-même, prendre ses responsabilités, que l’on devienne juge ou assassin.
L’intime conviction est un principe du droit logé à l’article 353 du Code de Procédure Pénale. C’est aussi tout le principe du théâtre : traiter de l’intime et de nos convictions. Cette histoire fait écho à nos misères et nos faiblesses, en portant nos besoins de justice, de grandeur, d’estime de soi et de mots pour le dire. Elle interroge le rapport père/fils et notre empathie envers toutes les promesses non tenues : intimes, financières, politiques... C’est une remontée à contre-courant des assignations sociales, un voyage mental, une traversée dans la houle. « Et vous n’imaginez pas, à cette seule idée de mener sa barque, soudain, dans un cerveau comme le mien, il y a des vagues de trois mètres.
L’équipe de BAM-Ticket nous en parle : Lorsque la lutte des classes passe de la rubrique politique aux faits divers : la puissance d’un drame sublimée par le talent.