À l’occasion de ses 30 ans le Samusocial de Paris souhaite mettre en lumière ses professionnels et les personnes qu’ils accompagnent, à travers le regard de la photographe Florence Levillain, qui en a capté les multiples visages. Au-delà de l’urgence, les images révèlent la réalité d’un accompagnement multidimensionnel, celui de l’approche holistique tant défendue par le docteur Xavier Emmanuelli, dès la création du Samusocial de Paris. Il avait alors la volonté d’allier soutien médical, social et psychologique.
Le Samusocial de Paris est né d’une intuition du Docteur Xavier Emmanuelli qu’il fallait aller au-devant des personnes sans abri, parce que celles-ci ne demandaient plus rien. Grâce au soutien de Jacques Chirac et de la Ville de Paris, cette intuition s’est traduite en action en 1993, avec le départ dans la nuit du 22 au 23 novembre du dispensaire René Coty (14e), des premiers camions de maraude afin d’aller à la rencontre des personnes sans abri dans les rues de Paris.
Si l’action du Samusocial de Paris, qui devient un groupement d’intérêt public (GIP) en 1994, est d’abord centrée sur les maraudes de nuit, il se révèle rapidement comme un acteur incontournable de la lutte contre la grande exclusion. Il étend et diversifie ses missions en s’adaptant et en partant du terrain et des besoins des personnes sans abri. L’objectif est la prise en charge des personnes dans leur globalité, tant du point de vue sanitaire que social. Une approche particulièrement innovante pour l’époque ! Aux maraudes, succèdent la création des centres d’hébergement pour soins infirmiers (lits halte soins santé ou LHSS depuis 2006), la gestion et la régulation du n° vert pour les sans-abris qui deviendra plus tard le 115, l’ouverture d’accueils de jour, la mise en place d’équipe de maraude de jour, la création de centres d’hébergement d’urgence, ainsi que d’autres dispositifs mis en place pour répondre à de nouveaux besoins (EMLT, mission Migrants, etc.).
Le Samusocial de Paris construit ainsi une chaîne de réponses efficace aux besoins des personnes sans-domicile. La diversité de ses actions ainsi que son ADN initial - la réponse à l’urgence - le positionne aujourd’hui comme un révélateur de problématiques souvent invisibilisées qu’il peut par ailleurs objectiver grâce à son observatoire, en activité depuis 1998.
Depuis 1998, le Samusocial de Paris a essaimé progressivement tant au niveau national qu’international.
Le Samusocial de Paris est un acteur central de la lutte contre l’exclusion. Aller vers, accueillir, soigner et héberger les personnes et les familles en grande précarité sont au coeur de ses missions. Organisé en Groupement d’Intérêt Public, il fédère les énergies d’équipes de professionnel·les et de partenaires publics et privés, autour de valeurs communes : l’égalité entre tous les individus, la solidarité collective pour venir en aide à toute personne en situation d’exclusion, la dignité pour toutes et tous.
Les équipes du Samusocial de Paris vont vers les personnes sans domicile, les écoutent, les accueillent, les orientent, les soignent, les hébergent, les accompagnent, en fonction de leurs besoins, envies et capacités pour les aider à sortir de la précarité. Derrière chaque personne accompagnée, ce sont plusieurs professionnels qui interviennent : soignants, travailleuses et travailleurs sociaux, mais aussi juristes, agents de restauration, animateurs, agents d’accueil, chauffeurs accompagnants sociaux, écoutants, et tant d’autres.
Florence Levillain, dans une recherche de proximité avec les gens, suit deux lignes directrices centrées sur l’humain, l’une sociale, l’autre ludique et métaphysique.
Elle dévoile des univers du quotidien que nous ne voyons plus.
Sa série consacrée aux rituels de beauté « Parce qu’ils le valent bien » intègre la collection du Musée français de la photographie en 2012. Elle entre dans les collections de la Maison européenne de la photographie avec une série hommage à Sabine Weiss en 2014. En 2017 et 2018, ses portraits d’usagers des bains publics sont exposés au festival ImageSingulières à Sète, à la maison des métallos à Paris, au Merlan à Toulon et à Pantin lors du Mois de la photo du Grand Paris.
Elle est lauréate d’une première résidence à Houlgate organisée par le festival Les femmes s’exposent, en 2018 et d’une seconde à Saint-Brieuc en 2019. Ces résidences donneront lieu à des expositions qui racontent le territoire à travers des portraits d’anonymes. En 2020, une carte blanche lui est confiée par l’université Havre-Normandie pour la réalisation d’une exposition « Femmes de science ».
En 2020 elle expose la série « Au pied de la lettre » à fotofever et depuis dans diverses villes en France. En 2022, ce travail est édité aux éditions actes sud jeunesse.
Mention spéciale des prix Eurazeo et Scam en 2021 avec sa série « Nébuleuse », elle est sélectionnée pour la Grande Commande Publique du Ministère de la culture et de la BNF et réalisera un reportage dans un centre d’accueil d’urgence en psychiatrie pour adolescents.
Florence Levillain est représentée par l’agence Signatures.
10/08 21:00- 14/09 20:59