


Le 20 novembre 2025 marque le 80e anniversaire de l’ouverture, à Nuremberg, du procès des grands criminels nazis, où, pour la première fois, des responsables politiques et militaires de haut niveau – accusés des crimes de conspiracy (complot), crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité – étaient traduits devant une cour internationale, composée des principales forces alliées victorieuses de l’Allemagne nazie.
Pour le procureur général Robert H. Jackson, il s’agissait de construire un « procès documentaire », où, en raison des crimes considérables commis par les nazis, notamment leur politique d’extermination des Juifs d’Europe, il était nécessaire de faire reposer l’accusation sur des preuves irréfutables, pour éviter qu’à l’avenir leur réalité fasse l’objet d’une négation. Contre toute attente, les images allaient jouer un rôle majeur pour confronter les nazis à leurs propres crimes.
La journée de colloque s’interrogera sur l’héritage des « principes de Nuremberg » depuis les années 1990, grâce au développement d’une justice internationale fondée sur des tribunaux ad hoc (du Rwanda à la Centrafrique) et des cours permanentes (Cour pénale internationale, Cour internationale de justice), appelées à statuer en particulier sur le risque potentiel ou la commission de génocides. Or la collecte de preuves, qui s’inspire de la jurisprudence de Nuremberg, est forte des nouveaux outils mis en place par les autorités judiciaires, en collaboration avec des ONG et des applications en open source qui en garantissent la fiabilité. Pour la première fois dans l’histoire, en Europe comme au Proche-Orient, la fabrique du dossier probatoire se déroule en co‑construction avec la société civile, en flux tendu et en temps réel.
La construction de la preuve, de Nuremberg à Kiyv, 1945-2025 de Christian Delage Historien, Institut d’histoire du temps présent.
De Nuremberg au TPIY : la jurisprudence de l’image comme preuve pénale de Ninon Maillard, Maîtresse de conférences à Paris Nanterre.
Modération : Ghislaine Glasson Deschaumes, Directrice de la MSH Mondes, Paris Nanterre.
Tribunaux pénaux internationaux, tribunaux mixtes, Cour pénale internationale : du Rwanda à la Centrafrique, des instances judiciaires multiples de Joël Hubrecht, Responsable d’études et de recherche à l’Institut Robert Badinter.
Le rôle de la Cour internationale de justice dans les conflits contemporains de Jean-Louis Iten, Professeur de droit international, université Paris 8 et Sharon Weill, Professeur de droit international, American University, Paris.
Modération : Emanuela Fronza, Professeure de droit pénal international à l’université de Bologne.
Mémorial face à la réécriture de l’histoire par Poutine de Nicolas Werth, Directeur de recherche honoraire au CNRS, président de l’association Mémorial.
Prendre davantage en compte les violences sexuelles en temps de guerre de Yuliia Chystiakova, Chercheuse en droits humains, East Ukrainian Center for Civic Initiatives.
Modération : Henry Rousso, Directeur de recherche émérite au CNRS (IHTP).
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