TCA : CULTIVER L’ESPOIR DANS L’ALLIANCE THERAPEUTIQUE

ARGUMENTAIRE

Les Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) touchent environ 200 000 personnes en Île-de-France. Ce sont des troubles psychiatriques pouvant devenir chroniques, d’origine multifactorielle, faisant courir le risque de complications psychologiques, somatiques et sociales sévères aux personnes qui en souffrent. Ils nécessitent une prise en charge spécialisée et individualisée.

Malgré leur fréquence et leur sévérité, les patients souffrant de TCA accèdent peu aux soins spécialisés, et les ruptures dans le parcours de soins sont fréquentes. Cela s’explique par certaines caractéristiques intrinsèques telles que le déni des troubles ou de leur intensité, la honte, la stigmatisation, une faible connaissance de ces pathologies et des soins nécessaires, et le faible nombre de soignants spécialisés. L’alliance thérapeutique, une fois les soins engagés, apparaît à ce titre comme essentielle pour permettre les soins et la motivation au changement.

On peut définir l’alliance thérapeutique comme la relation de soins permettant d’atteindre des objectifs communs définis entre un patient et le/la thérapeute, et par extension l’équipe impliquée dans son accompagnement. Elle est connue pour être l’un des déterminants du succès des psychothérapies, mais également de la continuité des prises en charge, avec un plus haut risque d’abandon en cas de mauvaise alliance.

En sciences infirmières, Hildegard Peplau - qui a théorisé la relation infirmière-patient - parlait de « relationnel thérapeutique » comme outil thérapeutique. Ce concept constitue un des facteurs essentiels de la relation soignant-soigné et favorise l’effet des psychothérapies, mais également de la continuité des prises en charge, avec un plus haut risque d’abandon en cas de mauvaise alliance. Elle se définit comme « la collaboration mutuelle, le partenariat entre le patient et son thérapeute pour accomplir les objectifs fixés ». Elle se construit dans la confiance et en tenant compte des besoins et de l’individualité de la personne soignée. Elle rend possible l’expression de son anxiété, de ses craintes et de ses incertitudes concernant le projet de soins et les changements futurs.

Cette journée propose d’évoquer la question de l’alliance thérapeutique sous diverses formes, du repas à l’accompagnement corporel, afin de mieux l’appréhender et d’échanger sur les pratiques la favorisant.