5 infos bluffantes apprises dans l’expo « Les gens de Paris, 1926-1936 », au musée Carnavalet

En se basant sur trois recensements de la population parisienne, réalisés en 1926, en 1931 et en 1936, l’expo « Les gens de Paris, 1926-1936 » renouvelle le regard sur les habitants de la capitale pendant l’entre-deux-guerres. On l’a vue au musée Carnavalet : voici 5 infos qui nous ont tapé dans l’œil !

1 > Paris a toujours… été multiculturelle

Paris, ville d’accueil et d’intégration ? Oui, et cette expo nous le rappelle. Malgré les importantes pertes humaines de la Première Guerre mondiale, la capitale n’a jamais désempli, atteignant même son pic de population en 1921 avec 2,89 millions d’habitants, soit près d’un million de plus qu’aujourd’hui.

Si la Ville Lumière était aussi bondée, c’est parce qu’elle a connu une importante vague d’immigration, en provenance principalement de Bretagne, du département du Nord et du Massif central, mais également d’Italie, de Russie, de Pologne, de Belgique ou encore de Suisse. Graphiques, cartes et objets personnels retracent ces flux migratoires dans lesquels on peut retrouver un bout de son histoire. Et c’est follement émouvant !

2 > Paris a toujours… attiré les célibataires

Non, Paris n’a pas volé sa réputation de ville romantique ! La preuve : il y a cent ans, la capitale grouillait de célibataires (près d’un Parisien sur trois) en quête d’aventures amoureuses. Entre les dancings, les bals, les salons, les parcs d’attractions et même les petites annonces matrimoniales, les lieux de rencontre ne manquaient pas, offrant l’occasion aux cœurs esseulés de trouver le grand amour. Car l’ère était quand même bien loin du célibat assumé, notamment pour les jeunes femmes. La coutume des « Catherinettes », cette fête qui réunissait tous les 25 novembre les couturières encore célibataires à l’âge de 25 ans, en atteste.

3 > Paris a toujours… été dense

La crise du logement ne date pas d’hier à Paris et on s’en rend compte en parcourant des yeux les archives photos et vidéos, les textes de loi et autres affiches dénonçant le surpeuplement et l’insalubrité des habitations. L’Est parisien (11^e, 13^e, 19^e et 20^e) était particulièrement concerné, mais surtout l’ancienne petite ceinture, cette zone non constructible où vivaient beaucoup de familles nombreuses, d’ouvriers et d’immigrés. Difficile de reconnaître Saint-Ouen, la porte de Montmartre ou encore la porte de Bagnolet dans ces dédales de gravats, de maisons faites de bric et de broc, et d’amas de chiffons qui gisent au sol.

4 > Paris a toujours… été populaire à l’est

L’est, le Paris populaire et l’ouest, celui des beaux quartiers ? Ce clivage se lit très nettement dès l’entre-deux-guerres, comme on l’apprend (non sans surprise) au cours de l’expo. Des maquettes des quartiers, une typologie de ses habitants, mais aussi des vidéos d’archives nous plongent dans l’ambiance singulière d’un Paris polarisé. À l’est, notamment aux portes de Clignancourt et de Montmartre, la capitale se peuple surtout de jeunes hommes célibataires venus travailler ou de familles monoparentales issues de l’immigration. Ils officient en tant que charpentiers, menuisiers, charbonniers ou ajusteurs : bref, ils travaillent avec leurs mains, à la sueur de leur front.

5 > Paris a toujours… été bourgeois à l’ouest

À l’ouest, on voyage dans un Paris plus chic, avec ses grands boulevards animés, ses courtiers de la bourse survoltés et ses courses hippiques à Longchamp. Les familles aisées s’y installent, avec leurs employés de maison, qui sont particulièrement nombreux dans les 8^e et 16^e arrondissements (40 % des ménages en avaient un). D’ailleurs, on apprend que, pour la première fois, « les bonnes à tout faire » désertent peu à peu les appartements de leurs patrons pour occuper leur propre logement.

• Eva Y.