Rencontre avec Gérard Morel autour de son livre, Ces femmes qui tuent.
L'empoisonnement a toujours été considéré comme un crime féminin. C'est même pour cette raison qu'il est réprimé plus sévèrement que le meurtre dans le code pénal.
Il est vrai que les hommes avaient à leur disposition d'autres armes pour éliminer leurs ennemis, à la guerre ou en duel, en gagnant au passage un certain prestige.
Tandis que les femmes se voyaient mariées par leurs parents à un homme qu'elles n'avaient pas choisi mais qui devenait le chef de leur famille et le gestionnaire de leur fortune « jusqu'à ce que la mort les sépare », selon la formule rituelle, propre à susciter quelques tentations bien compréhensibles…
Gérard Morel nous racontera les infortunes (et les espoirs!) de celles que l’on a longtemps caricaturées en « veuves noires » alors qu’elles cherchaient seulement à se libérer : la marquise de Brinvilliers, la Voisin et Marie Besnard, bien sûr, mais aussi d’autres empoisonneuses moins connues et dont la vie fut tout aussi romanesque. Telles la fantasque Madame d'Aulnoy, qui déployait autant d’imagination pour écrire des contes de fées que pour se débarrasser de son mari et pour aider ses amies à devenir veuves. Ou la Sicilienne Giulia Tofana, qui avait élaboré sous la Renaissance un poison indétectable et qui ne le vendait qu’aux épouses battues ou trompées. Et d'autres femmes qui recoururent au poison par amour, par vengeance ou par révolte, mais toujours parce que l’arsenic représentait pour elles l'ultime échappatoire…
N.B. Afin de ne pas décevoir son auditoire, Gérard Morel nous prévient d'ores et déjà qu'il ne communiquera durant sa conférence aucune recette de poison indétectable…
12:00- 13:30