


Avec Forcenés, tiré du livre de Philippe Bordas, le metteur en scène Jacques Vincey nous entraîne sur les routes du cyclisme comme on entre en poésie - dans un univers où l’effort devient prière, où la fatigue prend la forme d’une grâce.
Comment comprendre ces corps lancés dans la douleur, cette foi sans gloire, sinon comme une métaphore de la liberté et de la résistance à la médiocrité ? Sur scène, un acteur-cycliste – Léo Gardy – pédale sans relâche. Autour de lui, les images, les sons, la lumière composent une partition à la fois physique et poétique : celle du souffle, du cœur, du muscle et du mot.
Dans cet espace de tension extrême, la langue de Bordas devient matière vivante, haletante, traversée de mythes et d’humanité. Les héros du Tour, ouvriers du bitume et rêveurs d’absolu, y apparaissent comme les figures antiques d’une épopée contemporaine, entre douleur et lumière.
La mise en scène épurée de Jacques Vincey, soutenue par la scénographie lumineuse de Caty Olive, la musique d’Alexandre Meyer et les vidéos d’Othello Vilgard, fait du théâtre un lieu de résistance au découragement et à la facilité. Ici, la performance physique rejoint la parole poétique : le cycliste devient passeur d’âmes, et le geste, un acte de lucidité.
Ce spectacle s’inscrit dans la thématique de février au Théâtre de la Concorde, « L’ignorance en démocratie », comme une ode à la vérité du corps, à l’effort partagé et à la beauté du mouvement collectif.
Avec le soutien de la Maison de la Culture de Bourges, de la Maison des Métallos, des Plateaux Sauvages et de la Maison de la Culture de Bourges.
Remerciements à WAHOO France, FRANSCOOP et à la compagnie In-quarto – Julie Duclos.
17:00- 18:15