"Mais, comme Galactia, parfois, ne sommes-nous pas contraints à ce qu'il y a de pire que la censure... L'auto-censure ?" Cédric Garoyan
Galactia, peintre la plus en vue de Venise, forte, indépendante, sans compromission, radicale et controversée, tient à préserver sa liberté de création. Pourtant, premier paradoxe de l'artiste, elle accepte une commande du pouvoir politique.
En effet, elle est choisie par le doge pour réaliser une oeuvre monumentale pour commémorer la victoire des chrétiens sur les Ottomans lors de la bataille navale de Lépante.
Loin de célébrer la suprématie militaire, Galactia s'acharne à peindre la réalité de ce combat sanguinaire. Crime de lèse-majesté pour le pouvoir. L'artiste se voit signifier de magnifier la guerre, non de la dénoncer. Dès lors tous les moyens sont bons pour la faire dévier de son esthétique initiale : la dénonciation de la manipulation des puissants et la fabrique de l'opinion par ces derniers.
L'auteur décrit la lutte séculaire et toujours actuelle entre art et pouvoir tant politique que religieux. Cette pièce est une authentique immersion au coeur de la création artistique, entre aspiration et compromission. Loin de dépeindre un monde manichéen, le dramaturge dresse un portrait complexe de la société où les réalités, les vérités de chacun s'imbriquent, s'entremêlent et se confrontent.
La troupe d'Antibea s'empare d'un thème obsessionnel pour notre théâtre : notre part de liberté, notre place dans la cité et les raisons qui nous poussent à créer. Nous nous revendiquons comme un théâtre engagé.
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