À l'occasion du centaire de sa mort, la bibliothèque vous propose une exposition sur Anatole France.
On commémore en 2024 le centenaire de la mort d'Anatole France (1844-1924), de son vrai nom François Anatole Thibault, immense gloire littéraire de son vivant, qui a laissé son nom à d'innombrables rues, places, avenues, collèges, lycées et groupes scolaires… Élu à l'Académie française en 1896, lauréat du Prix Nobel de littérature en 1921, traduit dans toutes les langues, il représente une véritable institution, une indétrônable icône des lettres françaises.
Mais ce nom si illustre est également au cœur d'un paradoxe : tout le monde a certes au moins entendu parler d'Anatole France, mais lit-on encore beaucoup son œuvre aujourd'hui ? L'étudie-t-on encore en classe ? Beaucoup de nos contemporains sont-ils capables de citer plus de trois titres dus à sa plume ?
L'exposition qui se tient à la Bibliothèque historique de la ville de Paris du 27 septembre 2024 à la fin décembre s'efforce de fouiller ce paradoxe. Des considérations politiques entrent-elles pour quelque chose dans ce désamour qui s'est manifesté dès le lendemain de la mort d'Anatole France ? Son statut de monument littéraire un peu intimidant, un peu poussiéreux et compassé, a-t-il finalement joué en sa défaveur ? Les rugissements du modernisme du 20e siècle naissant et les tonitruantes avant-gardes des années 1920 ont-ils contribué à reléguer le style d'Anatole France, tout en finesse et classicisme, et qui s'inscrit dans la continuité des grands prosateurs du 19e siècle, au rang des accessoires révolus qu'il est bon d'oublier ?…
Pourtant, l'œuvre d'Anatole France recèle bien des aspects insoupçonnés qui rencontrent des échos dans les convulsions du monde d'aujourd'hui ; il suffirait de bien peu de chose pour restituer à cette œuvre paradoxale, plus audacieuse qu'il n'y paraît à première vue, toute son actualité…