Les films du sous-sol, une séance animée par les bibliothécaires. Manon Gilbert est l'une des inculpés de "l’affaire Tarnac". Elle est accusée avec huit autres personnes d’avoir participé à une entreprise "terroriste" en sabotant les caténaires alimentant le TGV. À l’approche du procès, Audrey Ginestet filme un groupe de femmes qui aide Manon à préparer sa défense. ( 2022, durée 92 mn). Ce film a reçu plusieurs prix, dont celui du Cinéma du réel 2022. La projection sera suivie d'un temps d'échange avec le public.
On aura retenu "anarcho-autonomes d’ultra gauche" ou "terroristes" et "le groupe de Tarnac" aussi. Ces termes s’accrochent depuis longtemps aux neuf inculp·é·es de ce qu’on appelle « l’affaire Tarnac ». Pour s’en défaire ? Dix ans de procédures. Dix années remplies par des torrents de documents que les inculpé·e·s ont dû apprendre à connaître sur le bout des doigts, afin d’affronter la montagne judiciaire dressée devant elles.
À quelques mois d’un ultime procès nourri par une longue instruction de 15 000 heures d’écoute et 27 000 pages, Audrey Ginestet accompagne de sa caméra une préparation rigoureuse. "Le film trouve son dispositif autour d’une écoute précise et juste. La préparation documente mais laisse aussi la place à la rencontre, et la cinéaste donne du temps au quotidien. Elle les regarde vivre politiquement, loin de la dureté des accusations dans lesquels on les a enfermés. Entre les ateliers de défense et la vie à Tarnac, l’entraide fait son chemin. On se tient, on se porte, ensemble pour arracher la relaxe." (Clémence Arrivé, Cinéma du réel)