Léa Drouet évoque les tragédies de notre époque avec un subtil langage minimaliste. En évoquant des disparitions en toute simplicité, Violences nous invite à nous faire les témoins agissants des catastrophes de notre temps.
Au centre de la scène, un petit monticule de sable. Une main qui creuse, celle d’un enfant qui s’amuse à enfouir ses jouets. À partir de cette image ordinaire, de ce détail intime, Léa Drouet déploie des récits qui résonnent subtilement entre eux. Suivant d’abord les pas de sa grand-mère Mado, petite fille fuyant à travers champs pour échapper à la rafle du Vél' d’Hiv’, le spectacle exhume ensuite l’histoire de Mawda, une enfant kurde de deux ans abattue par un policier belge en 2018. De bac à sable, la scène devient alors un terrain d’enquête, une scène de crime, peut-être même le site archéologique de notre violence et des institutions qui la légitiment. Au croisement du récit, de la poésie sonore et de la scénographie, dans les interstices entre la mémoire et le silence, Léa Drouet façonne avec délicatesse des paysages éphémères, esquissant les contours de nos futures résistances. La douceur et l’écoute se révèlent alors comme des actes politiques, aussi radicaux que les éclats de colère.
17:00- 18:00