Images spectres

Conversation avec Soko Phay et Thibault Boulvain dans le cadre de l'exposition de Pooya Abbasian - in dubio pro reo.

Autour des Lumen de Pooya Abbasian, série qui explore la déformation d’images de catastrophes glanées sur des sites internet, Soko Phay et Thibault Boulvain engageront une conversation à deux voix sur la persistance des images et leur puissance fantomatique.

En croisant leurs perspectives théoriques et critiques, ils interrogeront la manière dont les images de désastre traversent les régimes de visibilités et peuvent se transformer en spectres visuels, hantant notre mémoire collective et nos imaginaires.

Cette rencontre sera l’occasion d’aborder les théories de l’image fantôme et de réfléchir à la manière dont l’art contemporain réinvente les modes de visibilité et d’invisibilité.

Soko Phay et Thibault Boulvain

^{Soko Phay}

Soko Phay est professeure en histoire et théorie de l’art contemporain à l’Université Paris 8. En 2024-2025, elle a été en délégation CNRS au CRAL à l’EHESS. De 2019 à 2024, elle a dirigé le Laboratoire « Arts des images et art contemporain » (AIAC). Outre ses travaux sur l’esthétique du miroir dont Les Vertiges du miroir dans l’art contemporain (Les Presses du réel, 2016), elle mène parallèlement des recherches sur l’art devant l’extrême, dans ses relations avec la mémoire et l’histoire.

Direction d’ouvrages : Cambodge, l’atelier de la mémoire (Sonleuk thmey, 2010, trilingue) ; avec Patrick Nardin et Suppya Nut, Cambodge, cartographie de la mémoire (L’Asiathèque, 2017) ; avec Patrick Nardin, Catherine Perret et Anna Seiderer, Archives au présent (PUV, 2017) ; avec Pierre Bayard, Des génocides oubliés ? (Mémoires en jeu, n°12, 2020) ; avec Patrick Nardin, Le Paysage après coup (Naima, 2022) et avec Pierre Bayard, Rwanda, l’atelier de la mémoire. De l’archive à la création (Naima, 2022). Prochaine publication Cambodge, l’art devant l’extrême fin 2025 chez Naima.

^{Thibault Boulvain}

Assistant Professor en Histoire de l’art à Sciences Po, Thibault Boulvain a soutenu en 2017, à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, une thèse sur les représentations visuelles de la séropositivité et du sida, en Europe et aux Etats-Unis, entre 1981 et 1997. L’ouvrage qui en est issu, L’art en sida. 1981-1997, a paru en juin 2021 aux Presses du réel (collection « OEuvres en sociétés »).

Il a été récompensé fin 2022 par le prix Olga Fradiss 2021 (Fondation de France) pour « le meilleur livre français sur l’histoire de l’art », remis lors du Festival de l’histoire de l’art à Fontainebleau (juin 2023).À la suite de ses recherches sur les représentations de la séropositivité et du sida dans l’art des années 1980-1990, Thibault Boulvain poursuit ses recherches sur les représentations artistiques et visuelles de la maladie dans l’histoire, en particulier de la grippe « espagnole ». Il explore également « ‘‘L’effet Méditerranée’’ dans les arts visuels des années 1950 à nos jours ».

Programme réalisé grâce à la générosité de Limen, mécène de la programmation perfomances et conversations.