« Je me suis assoupi dans le taxi, j’ai fait un cauchemar… » Direction service 4, comme l’appellent communément les patients vivant avec le VIH et le personnel du Service des Maladies Infectieuses de l’hôpital, Mohamed Issaoui raconte, depuis et par son corps, ce qu’est être habité par le virus du SIDA.
Métaphore dansée, récit auto-fictionné remué de divagations, introspection en mouvement : Ommi Sissi part du corps, de ce qu’il a enduré, de ce qu’il traverse, de ce qu’il appréhende, pour initier un voyage chorégraphique foisonnant. Vecteur de mémoire et de métamorphose, le corps est à la fois l’outil, le matériau et le thème du performeur. Éclosion d’un texte retraçant une tranche de vie dans les sous-sols d’un bâtiment hospitalier, Sonia, Monia et tant d’autres : c’est toute une galerie de personnages, parmi lesquels rôde aussi Mongia, spectre fantasmé de la maladie, qui dansent avec lui dans ce solo. Car il y va de solitude au pluriel.
Avec cette troisième pièce issue d’une expérience personnelle qui a bouleversé sa vie, le chercheur, danseur et performeur tunisien poursuit une démarche personnelle remarquée pour l’utilisation résolue et assumée de son corps afin d’ouvrir une zone libre d’expression sexuelle et un espace vital d’épanouissement des identités non-normées.
17:30- 17:55