Une enquête sur ce que peut le théâtre. Un solo pour représenter l’interdit. Des danses pour se remémorer le mythe. Un brouillon pour tenter d’embrasser le sacré. Contournement et réparation d'une malédiction en un même mouvement.
Le metteur en scène Maxime Kurvers poursuit son travail d’anthropologie théâtrale en confrontant l’actrice Yuri Itabashi à l’interdiction qui lui est faite par la tradition d’interpréter Okina, pièce et rituel du théâtre nō. Ou comment, par l’imagination, embrasser ce qui lui est refusé.
Au fil d’un travail au long cours sur l’histoire du théâtre, Maxime Kurvers s’est intéressé à la tradition nō, théâtre dansé japonais resté fidèle à des codes formalisés au XVème siècle. Dans ce répertoire, Okina se distingue par son histoire et ses modes de représentation. Relevant de la cérémonie bouddhique, la pièce se structure autour de trois danses sacrées et, en raison de son caractère religieux, est strictement prise en charge par des hommes. Les femmes n’ont pas le droit de la représenter.
Dans une double logique de contournement et de réparation, le metteur en scène confie à Yuri Itabashi, actrice issue du théâtre contemporain japonais, le soin de dépasser cette impossibilité culturelle d’incarner la pièce. Les chemins qu’elle emprunte – la parole et la danse – passent par la réminiscence d’un théâtre agraire antérieur au nō et l’examen d’une réalité contemporaine qui perpétue les interdits à l’endroit des femmes. Un geste d’empouvoirement d’une actrice à qui plus rien n’est impossible.
Vincent Théval pour le Festival d’Automne à Paris, 2024
Le dispositif « Souffleurs d’images » est disponible sur demande ici. Un souffleur bénévole décrit et souffle à l’oreille du spectateur aveugle ou malvoyant, les éléments qui lui sont invisibles le temps d’un spectacle.
Pour réserver et être accompagné dans votre venue : Juliette Sainlaud, chargée de l’accueil des publics et des artistes (juliette@theatredelaquarium.net / 01 43 74 72 74)
19:30- 20:50